Alors que le premier fermait les yeux, le deuxième les ouvrait. Il y a cent ans déjà !
Plus d’un point en commun rassemble ces deux artistes. Tous deux sont nés en Suisse, tous deux ont choisi Paris comme ville d’adoption. A cent ans d’écart tous les deux ont trouvé dans la pratique plastique – traditionnelle encore pour Vallotton dans la peinture et complétement révolutionnaire pour Tinguely avec ses machines – le moyen de critiquer la société de leur époque et d’exprimer leurs émotions et leur sensibilité.
Figure majeure de l’art moderne, Felix Vallotton a imprimé sa trace dans l’histoire de l’art sous plusieurs aspects. Ce cours présentera ainsi les différentes facettes de sa production : sa peinture et ses gravures, mais aussi ses écrits littéraires et ses critiques d’art, tout en les insérant dans la scène artistique parisienne et en dialogue avec ses contemporains, d’abord avec les peintres Nabis, puis avec les Fauves.
Jean Tinguely s’impose également sur la scène artistique en tant que représentant majeur du groupe des Nouveaux Réalistes dans les années 1960. A travers ses œuvres novatrices, poétiques, ludiques et très bruyantes on comprendra pourquoi les artistes de l’après-guerre ont donné autant d’importance à l’utilisation des déchets, matériaux qui posent aujourd’hui des difficultés de conservation. De même, ses constructions seront comparées avec celles de ses contemporains qui ont choisi l’utilisation d’éléments de la nature pour s’exprimer dans le Land Art et l’Arte Povera. Nous découvrirons enfin les collaborations de Jean Tinguely avec ses deux femmes Eva Aeppli et Nicky de Saint-Phalle.